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27 avril 2011 3 27 /04 /avril /2011 12:00

ou le feuilleton du printemps. Histoire de s'amuser et vous faire participer. Je vous adresse la première page, et vous pouvez continuer. Si bien sûr vous ne faites rien, je continuerai, mais je préfèrerai une histoire à plusieurs mains. 

Partant ? A votre clavier. 

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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 20:05

Dédicace dans un supermarché tout neuf, new look, très clair et dont l'esthétique n'a rien a envié à d'autres bâtiments.

Samedi matin, il fait beau, il fait chaud, et je m'installe. 

D'abord le bruit, omniprésent, ravageur. Des morceaux de variétoche agressent mes tympans, mais ils ne sont pas les seuls. Bruits de jeux vidéos, je suis juste à côté, en boucle, commencent à me hérisser le poil. Les chariots cliquètent mais ce n'est guère agréable. Soyons zen, je suis là pour la journée ! 

Les mères expliquent le magasin aux enfants, comme s'ils ne savaient pas déjà. J'aurais préféré qu'elles leur racontent des histoires, des contes, mais non, c'est la liste de courses qu'elles déclinent. Gentilles mamans qui parlent à leurs petits pour leur raconter des niaiseries. Qui leurre l'autre ? 

Les yeux se détournent de ma table, pourtant il y a un joli bouquet de roses, un très beau livre de photos, mais non, ils ont peur que je les oblige à acheter. 

Mon regard s'évade sur le ciel bleu éclatant dans la verrière, il est inaccessible. Pas un martinet au loin. 

Je me concentre sur les gens qui passent, la plupart vautrée sur le chariot. Ils n'ont peut-être pas assez dormis ? 

Les chariots sont tellement remplis d'enfants que je ne sais pas où les mères vont nicher la bouteille de lait. 

Les mines ne sont guère avenantes, renfrognées, bougonnes, bref je n'ai pas envie de leur sourire. D'ailleurs les quelques visages que je croise ne me sourient pas. 

J'admire les tenues, surprenantes, peu de fois élégantes, très souvent inélégantes. 

Un homme en salopette noire, sacoche accrochée au bras, bave littéralement sur le DVD d'Harry Potter. 

Une mamie défonce avec son caddie le stand Titeuf, bougonne, et ne remet rien en place. 

Les retraités affairés viennent acheter une baguette et le journal. 

Le peintre en bâtiment tient une conférence téléphonique devant ma table. La glycéro est meiux que l'acrylique. Mais il faut travailler à la patte de lapin. A+ ????

Les jeunes couples partagent les tâches ménagères, lui poussant le caddie et elle le remplissanr, ou vice et versa. 

La dame promouvant les chocolats de Pâques est peu avenante avec sa moustache. Elle apparait et disparait dans un ballet incompréhensible, et s'épanche avec tous les gesn qu'elle connapit sur le prix de la cantine. Pour les gosses. 

Les parents achètent les chocolats devant les enfants, où est la surprise ? 

Les gens font leurs courses avec une liste en main et cochant chaque achat. Ou bien, ils furètent dans les rayons et butinent les étalages. 

Il y en a couvert comme des oignons malgré les 28°C annoncés. Les autres sont en bermuda et en tongs. 

Il y a des pressés qui font leur footing dans le magasin, d'ailleurs ils osnt en jogging. 

Les oeufs de Pâques ressemblent à tout sauf à des oeufs, et ça sent même pas le chocolat ! 

Caricature : un jeune homme boudiné dans un treillis, oreillette téléphonique greffée, se jette sur les Titeufs et en embarque 6 d'un coup. Je n'aimerai pas l'avoir pour gendre celui-là !

Il y a beaucoup, beaucoup de jeunes enfants dont le supermarché est la sortie hebdomadaire. L'éducation de la consommation commence très tôt. 

Musso est un grand copain à Chattam, annonce une dame à sa fille dans la revue people. Enfin, elles lisent et achètent des livres, ce sont les premières que je vois. 

Les morues évitent la poissonerie et les boudins se ruent sur la charcuterie. Triste monde. 

Produits bio et fraises tagada dans les mêmes mains.  Cherchez l'erreur ? 

Comprendre, tentez du moins, ce que les attitudes et les habillements veulent montrer. Rien n'est moisn neutre. 

L'après-midi, la clientèle est différente. Ils ont déjeûné, ils ont le sourire. Cause à effet ou simple coincidence ? 

Dixième fois que Lule passe devant moi avec un DVD et son téléphone portable. Description de Lulu : jean avec des fermetures éclairs sur les fesses, un tee-shirt noir avec graffities, et des tatouages plein les bras. Le rêve ! S'il continue à passer ainsi, il va finir par user ses baskets. 

Une jeune maman et ses deux filles étaient parties pour acheter un livre. Au bout d'une heure, pas de livre, mais une barbie et un jeu de DS. Pas pareil et pas le même prix. 

Les jeunes sont levés et viennent acheter des packs de bière. 

Les retraités qui ne font pas la sieste viennent avec leur fille ou leurs copines. 

Les vacanciers sont arrivés. Lunettes noires sur le nez, ils sont perdus et me demandent où se trouvent des trucs. Je ne sais pas, je suis pas du magasin !

Lulu a abandonné son DVD pour un tube de colle. Il sniffe ? Au bout du 18ème passage, j'ai arrêté de compter. Malgré son look Lulu, serait-ce un vigile incognito ?

J'ai jeté mon stylo et j'ai abandonné la place. 

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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 18:34

Il y a des jours avec et des jours sans. Je suis dans le deuxième. Ce jour, revenue ce midi déjeuner chez moi, j'ouvre au chien pour qu'il aille pisser. Le chat lui attendait ses croquettes. Ces deux là sont toujours en décalés, sauf l'été où la porte reste ouverte. Parfois j'ai l'impression d'être le portier de ces bêtes, je sais bien que j'habite chez eux, mais quand même ! Enfin bref, sur le départ pour aller bosser, je me rends compte que mon collant était filé; Oh horreur, je déteste ça. Je trouve cela négligé, limite vulgaire. Je me jette sur ma corbière à collants, aucun ne correspondait à mon désir Je mets sur la main sur un dim-up oublié, porté il y a longtemps, quand je voulais faire la belle Enfin bref, je pioche, et je cherche son jumeau. Je mets la main dessus et vite je m'habille et je saute dans ma voiture. Sitôt abandonnée la voiture, je sens un abandon du bas gauche Oups, je le récupère d'une main hésitante, tente de me réajuster. Quelques pas plus loin, le bas me dégouline sur le genou, doucement mais fermement. Je récupère le fuyard et le remonte dans une encoignure de porte et me lance pour les 300 mètres de la rue piétonne. Rien ne va plus, et je finis en tenant mon bas d'un air dégagé, innocent, et bien sûr à l'aise. Arrivée en fin au boulot, je souffle enfin et tente de devenir plus décente. L'effronté me file dans les mains et se découpe d'une belle raie. Là, je touche le fond et monte me cacher derrière mon bureau. Une collègue charmante me sauve la mise en allant m'acheter au magasin voisin un leggings. Ouf, ma voilà décente mais sans chaussettes, je me fais des ampoules. Et merde ! 

Moralité : à vouloir faire la belle, on fait la bête. Toujours se méfier des vieux trucs qui traînent au fond des panières.

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23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 13:47
La nuit des limaces, vous connaissiez déjà, donc je vous adresse un texte de saison. Atchoum Le rhume T’as pas bonne mine, qu’est-ce que tu as ? Je suis malade, j’ai un rhume. Pas de chance, un rhume en été. Quelque soit la saison, un rhume, ce n’est pas de chance. C’est comme de mourir au printemps ou en décembre. Peu importe le moment, c’est ce qui se passe qui compte. Sauf que l’été on se sent seul, avec la goutte au nez. Le rhume, c’est moins définitif que la mort, mais qu’est ce que c’est pénible. La céphalée vous réveille, une heure avant la sonnerie matinale, déjà ça agace. Ensuite elle vous tient jusqu’au lever, et bien plus loin. Dans le lit, vous bougez, un peu, ouille douleur dans le poignet, le mollet, le dos. Comme si on avait été rossé par une troupe de malandrins. Il n’en est rien, on s’est couché innocemment, un peu fatigué certes, attendant que la nuit fasse son travail de remise en forme, comme chaque jour. Là, ça ne s’est pas passé correctement. Courbatue, vermoulue, on s’extrait du lit à la recherche de l’aspirine. Au bout d’un temps interminable d’une recherche hagarde, enfin on trouve la plaquette, vide. Le nez se met à déborder, vite un mouchoir. La tête cotonneuse, les jambes flageolantes, on se décide quand même à faire le thé, on espère même un sursaut d’énergie avec la boisson chaude. Mais là encore, les éléments vous sont contraires. Vous avez dûment remplie la bouilloire, décorée la théière d’un très joli sachet, mais pas appelé la fée électricité à la rescousse, et vous restez là à attendre, indéfiniment. Les douleurs du réveil ne s’estompent guère, elles gagnent d’autres parties de votre corps, et on se mouche, on se mouche. La journée commence bien mal. Lorsqu’on s’aperçoit dans la glace de la salle de bains, l’oeil vitreux, la mine barbouillée, ça ne met pas en joie. Ça va être une dure journée. Mais il fait soudain froid, on se couvre, le thermomètre annonce pourtant un 25°C confortable, trente secondes après, on transpire. Le petit déjeuner est bâclé, on ne peut manger et se moucher, il faut choisir. On se traîne enfin au travail, mais le pire est à venir. Les yeux battus de fièvre, on erre d’une tâche à l’autre. Le casque en fonte, trop petit, qui vous écrase la cervelle, complique la réflexion. A chaque instant, on hésite, épuisée, à se jeter par terre, dans quelque couloir ou bureau, s’étendre, dormir, oublier cet état somnambulique. Mais c’est bruyant et inconfortable, alors on ne le fait pas, la bienséance serait choquée de vous trouver ainsi. Et comme le trop célèbre, on hurle, en nous-mêmes, mon royaume pour un lit. Le prolétaire n’a pas de royaume terrestre à échanger, alors on reste là, debout ou assise, hébétée. Le nez coule toujours, devient douloureux. Une deuxième vision dans la glace vous rassure, vous avez un nez de clown et un visage blême. Allo Pinder, vous ne cherchez pas du personnel, je vous ferais l’économie du maquillage ? Non, tant pis, on continue donc sa voie de misérable enrhumée. Le repas de midi est insipide, et puis on n’a pas d’appétit. Les gens que vous croisez vous donnent plein de conseils pour vous soigner : allopathie, homéopathie, remèdes de grand-mère ou remèdes de cheval. Rien n’y fait, j’ai tout essayé. Parfois un peu de confort en échange de maux d’estomac, mais rien qui soit efficace à 100% dans la demi-heure qui suit. On se traîne, espérant que ça finisse vite. Pourtant, on le sait par de multiples expériences, le rhume a le même rythme que le vent d’autan, trois, six, neuf jours au pire, et ça rend fou. Fou de dégoût, fou de se traîner comme une loque, fou de se moucher. Sans compter tout ce que cela vous empêche de faire. Votre Jules s’abstient de venir vous embrasser, vous pourriez le contaminer, et malgré toute son affection il craint l’infection, il vous met en quarantaine. Ça encore ce n’est pas grave, mais présentez-vous à un entretien d’embauche avec un rhume. Malgré toutes vos compétences et le profil qui vous correspond pilepoil, vous allez avoir du mal à décrochez le poste. Quand l’esprit rame, les réponses sont peu pertinentes, et puis au bout de cinq éternuements, de huit coups de trompette, votre interlocuteur prend du recul. Non, ça ne le fait pas. Pour un rendez-vous amoureux, c’est encore pire. Si le prétendant est pressant et vraiment audacieux, il vous embrasse passionnément, amoureusement. Ce à quoi il ne pense pas, le chou, c’est qu’embrasser en apnée n’est pas simple à moins d’être super entraînée, et vous ne l’êtes pas. Si vous vous laissez quand même aller, l’absence de goût, des sens, est là. La galipette, même avec le plus empressé des Don juans, est fade. Vous ne rêvez qu’à dormir, enfin, où bien à vous mouchez ou tousser comme la dame aux camélias. Romantique, soit, mais pas pratique. Les meilleures conditions ne sont pas requises pour que votre aventure débute sous les meilleurs auspices, il pense peut-être vous déposez au petit matin à l‘hospice où vous trouverez tisane et fumigations. Vous n’avez pas offert la plus jolie facette de vous, mais c’est la seule que vous puissiez proposer. Bien d’autres situations sont difficiles, comme de partir en randonnée. Dans cet état-là, au quart du chemin prévu, vous rendez l’âme, demandez que l’on vous achève dans ce petit bois. Imaginez un repas dans un fort élégant restaurant, fort coûteux, dûment réservé trois mois à l’avance, tout a le même goût et se forcer ne réveille pas les papilles. Voilà, vous êtes victimes innocentes de ce fichu virus, le rhume. Votre vie s’arrête, piétine, ou prend des chemins de traverse à cause de cette minuscule bestiole. Vous vous remettrez mais pas les occasions loupées. Vous êtes mal en point, vous êtes moche, rien ne vous dit, ça passera bien sûr, mais vous ne pourrez faire retour sur image. Comment se fait-il que cette nuisance de l’humanité n’ait pu être éradiquée ? A l’ère de la nanotechnologie, on ne sait pas se débarrasser de cette micro-saleté. A quand le virus anti-rhume ? J’adhère de suite, je suis cobaye s’il le faut, mais qu’on en finisse.
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2 août 2009 7 02 /08 /août /2009 20:54

Ma ville est un festival, en festival de Blues. Les rues résonnent de notes mélodieuses et de voix chaudes. Le soleil auréole la cité, parfois de noirs nuages de chagrin tombent en grain pour rompre l’harmonie. Mais rien n’y fait, les festivaliers arpentent les trottoirs et le jardin à l’écoute de musiques joyeuses ou tristes, toutes synonymes d’été.

Voilà enfin le soi où je vais profiter de la musique jusqu’au bout de la nuit, enfin jusqu’au bout de ma résistance. Les étoiles sont de la partie et la soirée commence sous les meilleurs auspices. Pour être à la hauteur de l’honneur que nous fait le King, je tente de me faire belle, avant de sortir les poubelles. Cependant la fraîcheur nocturne impose le jean. Alors je couvre le haut de mon corps d’un nuage de mousseline, chausse quelques talons pour moi très hauts. Ainsi perchée, j’habille mes yeux de paillettes discrètes et étire mes cils à la Betty Boop. Me voilà fin prête. Après quelques déhanchements de chevilles dûs aux talons et quelques verres de cognac – perrier, l’humeur est des plus joyeuses. Je n’apprécie guère la manie de mes concitoyens de mélanger le breuvage de nos anges avec du tonic amer. Ça gâche le goût du nectar de François 1er et l’amertume agace les papilles. Alors qu’avec de l’eau pétillante, l’arôme du cognac éclate en bouche et le mélange désaltère en euphorisant les neurones. Donc, après ces quelques libations, j’oublie la tension de mes mollets peu habitués à être maltraités par des godasses. Le premier concert se termine dans la joie et la foule envahit la pelouse. Je ne sais où m’installer pour affirmer mon vice sans gêner autrui, soit fumer une cigarette en paix. Plus je m’éloigne un tant soit peu du tas de gens, plus un groupe se greffe sur mon périmètre vital, les regards outrés me culpabilisent même si je fais semblant d’être très intéressée par ce qui ne se passe pas devant moi. Je range mon mégot dans mon paquet, ça va puer, mais éco-festival oblige. La scène s’illumine, la foule siffle et les musiciens arrivent. Moyenne d’âge 70 ans mais pêchus. Le public s’est levé en une seule ola, forma,t un magma entassé, pressé, imbriqué comme les grains d’un steak haché. Je me faufile en jouant des coudes pour apercevoir la scène, là bas, là bas où je n’irai pas. Des lilliputiens bougent dessus mais je ne distingue pas grand-chose. Je reviens à mon camp de base, les yeux fixés sur les écrans géants et les oreilles grandes ouvertes. C’est bon, c’est très bon. Le King entre pesamment en scène, s’installe confortablement. Après un petit discours pendant lequel je regrette de na pas voir travaillé plus mon anglais, il chante, il joue de la sensibilité de Lucille et de son public déjà conquis. Il nous envole, moment de bonheur, extase acoustique. Rien ne me parait plus heureux qu’un bon concert en plein air, les sens sont ravis et l’émotion n’en est que plus grande sous les cieux. Les morceaux s’enchaînent voluptueusement mais serait-ce les verres préalablement bus ou la journée de travail mais je commence à me peser. Ma marraine la fée du café ne faisant plus effet, les cils mascarasés  se ferment plus qu’ils ne devraient. Les paupières plombées papillonnent tels des éphémères en fin de vie, lourdement, inutilement. Les pantoufles de vair ne se sont pas transformées en moelleuses charentaises. Les hauts talons blessent mes mollets d’une langueur monotone. Je me souviens de mes sandales plates et je pleure intérieurement sur mon envie de faire la belle. Epuisée je m’écroule dans la masse remuant en rythme, pose mon postérieur sur quelque marche bienvenue, m’incruste entre les pieds d’un ou d’une écoutante trop poli pour râler, ou alors compatissant, ou alors ayant envie de faire la même chose mais n’osant. J’ai jeté l’éponge avant la fin du round. La musique s’arrêtera pour moi à la fin du concert, je n’irai pas au Blues des Anges. A qui la faute ? Aux vacances repoussées ou aux talons forcenés ? La prochaine fois, je laisserai l’élégance aux élégantes et me chausserai, non pas de charentaises, il ne faut quand même pas exagérer, mais de douces sandales moelleuses. A bas les varices !

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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 15:36
 commande de ma collègue Sophie

 

 

Il est des sujets anodins qui vous pourrissent la vie de famille, comme les programmes télés, les sorties ciné, les maladies nocturnes, la destination des vacances, et le jambon blanc. Ne souriez-pas, le jambon blanc est une base alimentaire française. Avec des pâtes c'est un bonheur, à la russe pour les invités, dans la quiche qui n'est plus Lorraine mais devient légère, dans toutes les salades il égaie de sa couleur rose vos légumes vapeur, dans le pain avec du beurre ou du fromage il accompagne tous vos déplacements. Enfin avec tout il s'acclimate, et accompagne vos repas de la première à la dernière année.

 

Cependant pas n'importe quel jambon ! On le nomme blanc alors qu'il est rose, car lorsqu'il atteint la couleur qui le nomme, il est bon pour le chien. Il peut parfois être vert, mais c'est quand il a eu trop chaud dans le sandwich et il vaut mieux vite le consommer. Mais parlons d'un jambon encore frais, agréable au goût et de couleur convenable, il reste le gras. Certains l'aiment avec la couenne, du gras plein la tranche, et vainement on cherche la chair nutritive. Mais peut-on parler de gourmets dans le cas sis nommé ? Le gras fait-il la qualité du jambon ou son absence ? Deux écoles s'affrontent, les avec et les sans. Quand je vois certaines personnes avaler avec délectation la couenne du goret, ce truc blanc et vitreux descendre dans leur gosier, je m'imagine un gallinacé prêt à tout bouffer, comme les poules de ma grand-mère qui dévoraient les entrailles de Colette, leur congénère, encore fumante. Berk. Ils feraient mieux d'avaler une cuillère de saindoux, même calories et sûrement le même goût puisque venant de notre source alimentaire porcine. Ne parlons pas de l'épaule DD, cet agglomérat de jambon reconstitué avec les déchets, ou la gélatine tient le morceau. Non, le jambon blanc se doit d'être fin, joliment rosé et non pas rose, débarrassé des taches de gras, si possible en chiffonnade. Et là appétissant de sa chair dénudée, petite cuisse bien ferme cuite à point par votre charcutier préféré, il glisse dans la bouche, se savoure en doux morceaux, en lamelles fines, en dés joueurs, bref en bonheur culinaire. C'est au jambon blanc que l'on reconnaît les esthètes. Les enfants ne s'y trompent pas qui très, très, souvent détestent le gras. Le jambon est votre image de marque, d'ailleurs il n'y a qu'à voir le nombre de publicités sur ce sujet. Et je te fais du terroir, et je te fais de l'enfance retrouvée, et je te fais encore du torchon comme Mémé, et je te fais du Label à tour de bras. Ce n'est pas du cochon élevé en liberté, quoique je connaisse sur Montbron un charcutier qui élève ses cochons dans des enclos. Chacun sa petite maison et son jardinet pour s'égailler, mais là c'est du top. Non le jambon vous montre. Il décline votre finesse de goût et votre sens du beau. Lorsque vous verrez un avaleur de couenne, regardez le goujat qui sommeille en lui, et montrez l'amateur d'art que vous êtes en décortiquant devant lui, de la pointe de votre couteau tenu délicatement et de votre fourchette maintenant docilement la tranche honnie, réduite que vous êtes à triturer votre viande pour en extraire votre nourriture. Alors voilà un sujet qui fâche, si après bien des discussions, votre cher et tendre (il faut avouer que c'est souvent lui qui achète moche) d'acheter de l'immangeable et d'avaler goulument, et même avec plaisir, du cholestérol en tranche, ne criez pas, ne froncez pas les sourcils, restez stoïque. Vous pourrez toujours lui lancer un « nous n'avons pas les mêmes valeurs » avec dédain, dont il risque de se moquer. Pour jouer plus fin, offrez lui « Truisme » et « on est ce que l'on mange » avec un sourire d'ange. Alors peut-être, peut-être fera-t-il attention la prochaine fois que vous l'enverrez faire des courses. Si non, changez de conjoint, ou alors comme les musulmans bannissez le jambon blanc de votre réfrigérateur !

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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 16:30
 

 

  • Avez-vous vu mon amour ? Ma moitié ? Je tourne, je vire et ne la trouve guère.

 

Appuyé au mur, je verse des larmes de chagrin. Que serais-je sans elle qui vint à ma rencontre ? Je la revois encore, mon souvenir m'emporte, oui, je la revois si brillante, si douce, approcher de moi et me caresser les cheveux tendrement. J'ai dû rougir, je ne me souviens pas bien, je ne voyais qu'elle. Là devant moi, près de moi, elle reposait. Elle appuyait sa tête tout contre moi, avec une totale confiance qui m'étonne encore. Et puis chaque jour, elle s'arrachait à moi. Pour elle je virevoltais, pour elle je faisais danser la lumière dans les grains de poussière, pour elle je dansais un ballet toujours nouveau. Et elle, muette, attentive, m'observait de son doux regard, et puis à un moment, elle me tendait la corolle de sa robe de fée, sa robe de soleil, pour que je vienne la caresser de mes doigts tendres. Je déposais au creux de son cou un baiser si doux que les poils de ma moustache en frémissaient. Elle m'ouvrait ses bras ronds et recevait le fruit de mon travail dans un doux rire. Puis nous nous retrouvions cachés et heureux, dans les bras l'un de l'autre. Tout aurait pu durer ainsi fort longtemps, mais le destin en a décidé autrement. Hier, on l'a arraché à mon étreinte. Ses pleurs n'y purent rien, mes lamentations non plus. Et depuis je la cherche en vain. Où a-t-elle disparu ? Qui me la rendra ? Qui me renseignera ? J'envisage des scénari catastrophes, me vois aveugle et sourd au monde puisqu'on m 'a pris ma belle.

Je tourne, je vire, l'âme au bord du désespoir, seul, abominablement seul. Ma douce n'est plus là pour me recevoir dans ses bras, je m'effondre contre un substitut, un bout de carton pâte sans âme. Je renâcle, je fuis, je me dérobe et ne peut pourtant, ne pas toucher ce leurre. Le dégoût m'envahit, si ma vie se résume à ça, plutôt en finir. Mais comment s'éliminer lorsque l'on est un balai ? Seul dans mon cagibi, irrémédiablement seul, je cogite, je m'agite, sans aucun espoir. La porte s'ouvre, la lumière m'éblouit, je frémis, vais-je tomber en copeaux et ne plus supporter une telle fatalité ? Ma douce vient se blottir contre moi, elle est revenue, elle est là tout près, ma jolie pelle. Je l'enserre, la dévore de baisers, et rassérénés, nous nous endormons dans les bras l'un de l'autre. A tout jamais.

 

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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 19:52

 

 Ce vendredi matin, je ne travaille pas. Alors avec mon amie Florence, nous nous rendons au marché couvert avec notre grand panier sous le bras. Pas trop de problème pour se garer pour une fois. Rieuses nous pénétrons sous les halles par cette belle matinée printanière et ensoleillée. D’un pas martial, nous rejoignons le banc de m'ame Maurin, ma vendeuse préférée de fruits et légumes. Cela fait des années que j’y traîne mes basques. Producteur, vendeur, cette dame a nourri ma petite famille en produits locaux délicieux. Plusieurs personnes sont là, l’air tristounet. Avec Flo, nous commentons nos achats à venir, je vise les carottes nouvelles qui s’égaillent sur la planche. Nous étant trompées de sens de file, nous prenons place dans le rang. Alors je vaque dans les rayons, cherchant des tomates cœur de bœuf dont je suis friande, confiante dans mon tour. Bien mal m’en a pris. Je rejoins mon amie qui patiente tranquillement. Devant nous, une dame d’un certain âge, collier de perles au cou, l’air austère d’une femme qui a toujours commandé, achète le banc à petites touches impressionnistes. La file s’impatiente. Il y a toujours du monde chez m'ame Maurin, mais là ça bouchonne. La vendeuse reste stoïque, tentant de ne pas perdre le fil de ses calculs. Car pendant qu’elle dilapide son étal dans le panier de la dame, plusieurs personnes font irruption pour lui dire un mot, lui donner une boîte d’œufs vide, ou encore récupérer quelques emplettes faites au préalable. Nous bavassons des produits, des cerises, des fraises charlotte, nos préférées. Nous passons le temps agréablement. La dame bien sous tous rapports finit de remplir son cabas, mais ô désespoir elle n’a guère de monnaie. On discute, on tergiverse et la dame laisse ses poches sur les marchandises pour aller faire de la monnaie ailleurs. Elle part, on souffle. C’est alors que surgit de nulle part, par magie noire, une autre cliente, identique à la précédente mais en plus brune qui achète elle aussi à petits coups. Ça gronde derrière nous. je jette un œil vers chez le boucher, mais là aussi il y a du monde, j’irais plus tard. Enfin la sorcière finit par disparaître et m'ame Maurin s’adresse à mon amie. Celle-ci achète quelques trucs, paye. Mais m'ame Maurin m’a oublié et sert une autre emmerdeuse. Bien, je souris, surtout qu’il y a devant moi une petite dame toute malformée, une qui a pas eu de chance dans la vie, difforme, vilaine, même avec des sous ce n’a pas du être simple. Sainte femme, elle ne bronche pas. C’est alors que je vois une main vorace saisir le dernier bouquet de carottes. Stupéfaite je me retourne, une digne retraitée des postes ou autre, a jeté son dévolu sur ce qui m’intéresse au plus haut point, quoiqu’elle soit après moi. Je fais part de son incivilité à mon amie qui renchérit, m'ame Maurin dépassée par toutes  ces greluches soupire. Nous avons déjà discuté ensemble de cette façon de faire, et nous pensons de même.  La primeuse tente de calmer le jeu en me donnant la parole, mais comme l’injustice me hérisse le poil, je laisse mon tour à la bossue qui en veut peu. Je m’en doutais, elle doit habiter chez les sœurs ou un truc comme ça. Je me lance donc dans mes emplettes, plus de fraises, plus de carottes, je me compose un panier bancal que je complèterai chez d’autres, avec le sourire ce que remarque ma vendeuse. Et voilà que ma suivante renchérit au sujet des carottes vers une autre mégère. Elle est déjà venue, il y avait trop de monde, et là revoilà qui pérore que sur le marché on peut faire ce qu’on veut, tout est permis. Me vient une envie terrible de lui balancer une grosse baffe, de lui faire avaler ses carottes par tous les trous disponibles, fanes comprises. Mais comme je suis civilisée je me retiens et boutade les malveillantes. M'ame Maurin sourit. Je la plains de tout cœur, supporter ces affreuses plusieurs matinées par semaine, et cela cinquante deux semaines par an doit vous faire haïr le genre féminin. Je tends ma monnaie, juste l’appoint. Mais voilà notre première pète-sec revenir avec de la monnaie. Fi de ma main tendue, elle avance ses sous, recompte trois fois au cas où. La vendeuse blêmit sous son air bonace. Je laisse faire, mais là encore c’est les billets que j’ai envie de faire avaler à la grognasse. On se calme et on finit par changer de banc. Viandes achetées, fruits un peu plus loin, je me console de ces outrages avec un bouquet d’œillets de poètes que j’adore. Flo revient au banc sacrilège, elle a oublié le basilic et a décidé que les cerises charentaises avaient meilleures allures que les Burlat. Nous revenons et m'ame Maurin nous sort en souriant un plein cageot de carottes cachées par là, qu’elle vient de retrouver. On rigole. Le marché est fini. La semaine prochaine je reviendrai samedi, le jour où les gens qui travaillent sont là et sont beaucoup plus corrects. Je n’ai plus envie de ces rombières impolies et les envies qu’elles me causent. Ce que j’espère, c’est que je ne serai pas, dans les années à venir, une vieille conne comme celles que j’ai croisées ce jour-là. Si dieu ne les reconnaît pas, elles, elles se reconnaîtront.

 

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9 avril 2009 4 09 /04 /avril /2009 17:53

ça y est, c'est l'heure, je dois partir. L'angoisse m'étreint, bêtement, comme à chaque départ. Un sentiment d'exil, même si je ne l'ai pas connu. D'un regard triste, je balaie les pièces de la maison, en un adieu muet. Et j'ai envie de me claquer de me jouer ce mélo. Je tourne la clé dans la serrure, ça y est, c'est parti.

 

Mon taxi m'attend devant la porte, enfin c'est un pote qui m'emporte à la gare d'Angoulême. Le trajet est tranquille, même si l'angoisse me vrille le ventre. J'ai peur, autant me l'avouer, j'ai peur. De rater les correspondances, de me perdre, de ne pas revenir. Un gros chagrin gonfle ma poitrine, mais je n'ai pas de doudou à qui le confier. La gare, un café pour la route, le quai. Mon  tombereau de valise squatte le passage. Dernier regard vers le ciel, à travers la verrière sale. Le train est là, tant bien que mal, enfin plutôt mal que bien je hisse mes bagages pesants dans le train, et cherche un emplacement. Zut, le sas bagages est gavé, je suis donc obligée de garder avec moi ma lourdeur. Cool, il y en a un autre au milieu du compartiment, j'installe mon sac sous les autres, il est tellement lourd qu'il écraserait une enclume ! Je trouve ma place et m'installe, sort mon livre, un magazine, mais n'arrive pas à me concentrer. Je flotte entre deux mondes, le connu et l'inconnu, tout but du voyage. Je dois somnoler car le train avance sans me prévenir, nous voici proche de Paris Montparnasse. Je m'active, ne laissant pas ma place dans la file, je n'ai pas le temps, juste une heure pour changer de gare. Je joue des coudes et du pardon, progresse vers la sortie. Pas de sourires sur les visages tendus, au contraire, comme une absence au monde.

Enfin le TGV freine des quatre fers dans un feulement rauque et s'immobilise. C'est la ruée, ça déboule de tous les wagons, les attendants se collant devant les portes, les arrivants bousculant tout sur leur passage. Je slalome moi aussi, traînant mon boulet de valise heureusement à roulettes. Mais je ne sais pourquoi, de temps en temps, la machine se grippe, et je dois au prix d'un effort de coolie tirer mes trente kilos de bagages. Intérieurement je peste, visage fermé sur mon but. Voilà le métro, un instant je m'affole, ne pas me planter, bon sang ! Ma valise ne passe pas entre les bornes, je m'affole, un jeune homme charmant m'explique par où m'insérer dans le ventre du métropolitain. Ouf ! Je ne suis pas au bout de mes peines, car il me faut maintenant rejoindre le quai Nation, mais il y a plein de passages ! J'avais tout prévu grâce à  internet, mais pas ma maladresse, pas ma faculté consciente ou non à me tromper de sens. Je cours presque pour changer de côté de quai, le bras arraché par le poids. Bien m'a pris de me munir d'un ticket de métro, sinon j'y serais encore. Enfin je me hisse dans la rame, pas trop surpeuplée. Debout contre mon sac, je vacille, en nage mais heureuse, surveillant les arrêts. C'est comme un monopoly grandeur nature, ça me rassure un peu. Bercy, je descends, enfin je bondis de la rame. Je me traîne comme une vache prête à vêler, les marches sont hautes et nombreuses. Enfin le ciel, il fait gris et froid. La gare de Bercy n'est qu'à quelques pas mais là haut, au bout de l'escalier, encore un effort et j'y suis, suante, collante, soufflante mais rassérénée !

Drôle de gare, drôles de gens ! Ça ne ressemble à rien que je connaisse, ou plutôt si, un long couloir vitré. Des trains sont affichés, des trains de banlieue, et celui de Rome, perdu au milieu des autres. Des gens passent, familles rentrant dans leurs fins fonds banlieusards ou campagnards, embarrassés de paquets. Jeunes  de noir vêtus, MP3 dans les oreilles, téléphone portable à la main, déambulent bruyamment lorsqu'ils sont en groupe, renfrognés lorsqu'ils sont seuls. Mon train est annoncé pour dans une demi-heure, j'ai le temps de me poser et de souffler. Mais un vent mauvais souffle sur Bercy au fur et à mesure que les minutes s'égrènent. De nombreuses personnes arrivent, plus ou moins chargées. Les trains ont du retard, le mien qui annonce vingt minutes. La nuit est tombée  et les voyageurs s'agglutinent dans le hall. Ça râle. Ça sent l'exode, le bord de l'émeute : gens empilés, passages de plus en plus réduits car encombrés de valises, bébés muets de stupeur et l'attente, debout, comme des tulipes dans un champ néerlandais. Respiration malaisée dans le froid dehors ou dans l'haleine des autres dedans. Coups multiples de sac à dos, cette bosse bien utile n'est pas incorporée au volume que l'on a de soi. Donc cet appendice, cette poche kangourou au bord des deltoïdes saborde les voisins, envoie voler le magazine que l'on tient désespérément pour en pas mourir d'inaction, éborgne les yeux non vigilants. Ça commence à sentir mauvais, dans tous les sens du terme. On s'impatiente, on piétine, on cherche un responsable absent, l'affichage est dévoré de centaines d'yeux angoissés. Rien n'y fait, le sablier coule encore. Un train pour Auxerre s'en va, et avec lui un gros paquets de passagers. Ouf, ma bulle s'est légèrement agrandie, elle fait bien 15 centimètres, je respire. Mais voilà mon train qui se dandine sur les rails. Comme les autres je joue des coudes, commençant un sprint au ralenti, pour trouver celui qui sera mon wagon lit, mon train de nuit. Enfin le voilà, je bouscule malencontreusement un groupe en train de se séparer et de se dire les mille choses tues jusqu'à maintenant ou dix fois répétées. Je hisse mon lourd bagage, les passagers me regardent souffrir, mais pas un ne fait un geste pour m'aider. Ça commence bien ! Je me traîne jusqu'à mon compartiment en ayant écrasé trois paires de pieds et proféré moult pardons. Le contrôleur me saute dessus pour me demander ma réservation que je lui tends en désespoir de cause, car je n'ai pas très bien compris. Il parle italien et moi pas. Mais ça doit lui convenir car il me laisse aller en souriant. Je trouve mon compartiment, m'y engouffre et là.....

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29 mars 2009 7 29 /03 /mars /2009 19:22
Je suis la sorcière des bois et des taillis, des chaumes et des talus. Dans mon panier clos, je dépose avec amour psalliottes, les clitocybes nuageux ou anisés, le bolétus érythropus et la golmotte pustuleuse. Je les entasse précautionneusement pour fabriquer par la suite d'étranges potions. Du velouté de cèpes, de la salade de coprin chevelu, du sauté de lactaires délicieux au vieux marc, de la terrine d'amanites vineuses, ou de la tarte au mélange des bois quand la saison tire à sa fin. Je mélange, j'assaisonne avec amour pour les curieux et les oseux, les confiants et les goûtants.
Je suis la sorcière des bois et des taillis, je fuis les champignons maveillants.
Quand he ne sarais plus, je voudrais me réincarner en tête de nègre rassembalnt les saveurs du bois, ou en délicate oronge. Me cueilleras-tu?  
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